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Heavy Woarang

H.P Lovecraft



Il serait très exagéré de dire que l’enfance de Howard Phillip Lovecraft fut une enfance heureuse.
Tout d’abord il n’a que trois ans lorsque son père est interné dans un hôpital psychiatrique où il décède cinq ans plus tard. Sa mère est elle-même très malade, et c’est une de ses amies qui élève Howard, la poétesse Louise Imogen Guiney. 

Howard vit dans une demeure immense, propriété de son grand-père, au 454 Angell Street. Il possède une sensibilité extrême à la lumière, ce qui lui impose de vivre quasiment cloîtré, les rideaux fermés, pendant la majeure partie de son jeune âge. Comme la bâtisse compte une grande bibliothèque riche en ouvrages anciens, récits d’horreurs, précis d’astronomie et contes fantastiques, le jeune Howard y passe de longues heures de lecture solitaire. Parmi les auteurs qui l’influenceront durablement : Edgar Allan PoeLord Dunsany, et Arthur Machen ainsi que Robert W. Chambers à qui il fera certains emprunts.

Howard P. Lovecraft écrit ses premiers poèmes à l’âge de 6 ans, et sa première nouvelle fantastique à 13 ans : The Beast in the Cave, déjà du fantastique, sera publiée treize années plus tard. 
Adolescent, il fonde un fanzine polycopié, The Rhode Island Journal of Astronomy et à 16 ans, il écrit des articles sur les phénomènes astronomiques dans le journal local. 
De santé fragile, il arrête ses études avant l’université. Il s’inscrit dans une association de journalistes amateurs et échange une correspondance fournie avec plusieurs auteurs qui deviendront ses amis de plumes, notamment Clark Ashton SmithRobert Bloch et Robert E. Howard.

En 1921, il perd sa mère, Sarah Susan Philips. Comme son époux, elle souffrait de troubles psychiques graves liés à la syphilis. La même année, Lovecraft vend sa première histoire Herbert West : Reanimator au magazine Home Brew et réussit à faire paraître un premier récit dansWeird Tales en octobre 1923, Dagon, qui sera suivi par quelques autres, comme The Tomb ouThe Hound

En 1922, Lovecraft fait la rencontre de Sonia Heft Green, une journaliste amateur, comme lui. Divorcée, elle a une fille de 16 ans d’un premier mariage et travaille comme vendeuse dans un magasin de vêtement. Elle est belle, douce, attentionnée... le célibataire reclus de Providence tombe amoureux (bien que Lovecraft soit décrit comme raciste à cette époque de sa vie, chose qui disparaitra heureusement avec l'expérience qu'il acquérira pendant ses voyages, il est important de noter que Sonia Heft Green etait juive on peut donc attribuer sont racisme à la réthorique de l'époque). Il l’épouse en 1924 et s’installe chez elle dans le quartier de Brooklyn, à New York. 
Mais Sonia perd son emploi, et HPL doit trouver un job... ce qui s’avère bien au-delà de ses capacités : il est asocial, incapable de s’adapter au monde du travail, et de plus en plus amer face à cette précarité.
Sonia trouve un poste à Cincinnati, et il refuse de la suivre. Il quitte Brooklyn l’année suivante, pour retourner à Providence, vivre chez une vieille tante. Le divorce est prononcé trois ans plus tard. HPL ne connaîtra pas d’autres femmes.

De retour à Providence, Lovecraft connait une période d’écriture fructueuse. C’est l’époque de ses plus grands textes : The Case of Charles Dexter WardThe Call of Cthulhu ou The Colour out of Space. Mais la littérature ne lui assure que de maigres revenus : il ne parvient quasiment jamais à publier son travail - il faut dire qu’il essaie très peu, ce n’est pas important pour lui - et vit de façon assez précaire en monnayant des travaux d’écriture et de réécriture.

Il vit en reclus avec ses tantes - et à la fin de sa vie, une multitude de chats - dans la vieille demeure aux volets fermés. Il écrit, la nuit, des dizaines de nouvelles hantées par d’anciens Dieux disparus. Il est obsédé par les thèmes de la dégénérescence, des unions contre-nature et de la folie. 
Il n’a pas d’amis, en dehors des auteurs avec lesquels il entretient une très riche correspondance, comme Robert E. Howard ou Derleth.

Le 15 mars 1937, Howard Phillips Lovecraft meurt d’un cancer de l’intestin, à Providence, là même où il était né quarante-six ans plus tôt.

Exceptées les parutions confidentielles dans le magazine Weird Tales, Lovecraft n’a jamais connu de succès de son vivant. Une seule de ses nouvelles a été publiée dans un livre avant sa mort, et ce fut grâce à un admirateur. 
C’est son ami August Derleth qui s’attachera, après sa mort, à le faire découvrir et fondera dans ce but la maison d’édition Arkham House. De nos jours encore, Lovecraft est plus connu en Europe (surtout en Engleterre) que dans son pays d’origine - même si cela tend à se corriger avec le temps.

L’intérêt de l’œuvre de Lovecraft réside en bonne partie dans la construction d’une mythologie nébuleuse dans laquelle peuvent trouver place toutes les mythologies terrestres : loups-garous, morts-vivants, momies, monstres marins, maisons hantées, tout cela et biens d’autres horreurs sorties de l’imagination de Lovecraft s’intègre dans le vaste cadre du Mythe de Cthulhu que Lovecraft appelai Yog-Sotheries.

Cette mythologie se résume ainsi :

Les personnages de Lovecraft sont souvent peu épais. Chercheurs, professeurs, journalistes, ils sont les alter ego de l’auteur, êtres perdus d’avance dans leur découverte de la terrible Vérité. Leur seule victoire - avant qu’ils ne disparaissent ou ne perdent l’esprit - est de nous laisser par leurs récits un aperçu du panthéon des Grands Anciens : Cthulhu, le rêveur endormi dans la cité sous-marine de R’lyeh, Azathot, le dieu aveugle, Nyarlathotep, Yog Sothoth, Shub-Nigurath, etc, tous plus innommables les uns que les autres.
Après la mort de Lovecraft, August Derleth, continuateur de son œuvre, s’attachera à rendre cette mythologie plus lisible, classifiant les Dieux, opposant les bons et les mauvais... Mais dans les écrits de Lovecraft lui-même, le panthéon des Grands Anciens se définit par le fait qu’il est incompréhensible aux Humains, ce qui le rend beaucoup plus terrible et fascinant.

Le maudit Necronomicon (le plus célèbre des livres inventés de toutes pièces par Lovecraft), qui est l’œuvre de l’arabe fou Abdul Alhazred contient les formules d’invocations de ces démons. Le British Museum de Londres reçoit régulièrement des lettres de lecteurs qui souhaiteraient le consulter !

Cette mythologie foncièrement pessimiste présente donc la réalité comme une sorte de cauchemar vivant où les Hommes et leurs cités vivent en sursis, menacés à tout moment, depuis la nuit des temps, par des entités répugnantes, aussi cruelles que puissantes. 
On ne s’étonnera donc pas que le happy end soit inconnu chez Lovecraft : on va tous y passer, c’est comme ça, il faut s’y faire...

 


Les fans de Lovecraft ont établis une liste des textes fondateurs du mythe :

 

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